Les alentours du boulevard Saint Germain et du Jardin du
Luxembourg font partie de nos lieux de promenade privilégiés. Par tous les
temps, le charme d'un Paris d'artistes s'y inspire à pleins poumons. Mais nous
passons relativement peu de temps en soirée dans ce quartier, car les prix
explosent. Néanmoins, un lieu pluridisciplinaire se niche rue Notre Dame des
Champs. A la fois théâtre, cinéma, librairie, bistrot et restaurant, le
Lucernaire attire comme un aimant des noctambules de tout poil, venus pour se
"culturer", pour se restaurer, prendre un verre, ou les trois à la
fois !
Le
lieu existe depuis 1968, et a été réfléchi par ses créateurs Christian le
Guillochet et Luce Berthommé comme un lieu pluriel, ouvert à tous les publics,
permettant une grande liberté d'expression et de création. Laurent Terzieff y a
pris ses quartiers, et y imprime encore son identité. C'est pour moi l'un des
plus beaux exemples de théâtre privé de Paris, et beaucoup d'artistes s'y sont
produits, tels qu'Eugène Ionesco, Gérard Depardieu, ou Vincent Macaigne. Nous
arrivons par un petit porche pavé, bordé par les étals de la librairie
proposant des ouvrages consacrés au théâtre, à la littérature plus générale et
aux Bds (appartenant aux éditions l'Harmattan, son identité est intrinsèquement
liée à l'univers du livre). A droite, le bistrot du Lucernaire, au parfum de
bohème tranquille : on y boit de la bonne bière, du bon vin, dans un cadre
traditionnel et très chaleureux. Au fond, le restaurant est vaste et bas de
plafond, tout orné d'ardoise et de lampes industrielles, les tables très
proches les unes des autres.
Le
lieu dispose de salles de cinéma diffusant des films d'auteurs et jeunesse.
Trois salles de théâtre se répartissent dans les étages, avec des jauges allant
de 46 à 116 places, confortables et à taille humaine : ces salles ont le grand
mérite de permettre aux spectateurs de voir de partout, et de jouir d'une belle
proximité avec les artistes.
Pas
moins de quatorze spectacles peuvent être programmés sur deux mois, se
répartissant dans les trois salles, à raison de plusieurs représentations par
soir. La saison est donc très variée, mélangeant théâtre musical et jeunesse,
créations contemporaines et reprises de classiques avec une cohérence et une
qualité rare à Paris.
J'ai
pu découvrir le lieu l'année dernière, à l'occasion d'une représentation de Kiki
de Montparnasse, merveilleux spectacle musical mis en scène par Jean Jacques Beneix. J'ai eu le plaisir de m'y rendre avec Laura, chroniqueuse du blog Bedford Street, qui en a fait la critique. J'y suis retourné peu après
avec Guillaume, afin de découvrir une adaptation incroyablement interprétée du Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, mise en scène par Thomas le Douarec. Et l'humoriste Mickaël Hirsch, que nous avons eu la joie
de rencontrer au Théâtre Hébertot, y a posé ses valises jusqu'au
2 avril ! C'est l'occasion d'y aller.
Vous
pouvez retrouver toute la programmation sur le site du lucernaire pour venir prendre un
vrai bouillon de culture, sans snobisme ambiant, fonctionnant à la chaleur
humaine et à l'amour de l'art. Et ça fait un bien fou.
Margot
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