Paris comptait, il y a encore une cinquantaine
d’année, un très grand nombre de bistrots. Les parisiens modestes se
retrouvaient dans ces lieux de vie à tous moments de la journée pour boire un
demi ou un ballon et pour casser la croute. Avec l’apparition progressive des
fast-foods, ce type d’établissement a peu à peu disparu pour revenir à la mode
il y a une dizaine d’année sous un format légèrement différent. Désormais le
bistrot est un restaurant où l’on sert une cuisine traditionnelle de qualité,
mais à des prix plus élevés attirant les parisiens plus aisés et les touristes
en quête d’art de vivre à la française. Le bistrot Paul Bert, installé dans la
rue du même nom dans le 11ème, est un digne représentant de cette
catégorie.
Les ingrédients du Bistrot Paul Bert sont simples : une cuisine
traditionnelle française qui met en avant la qualité et la fraîcheur du
produit, la simplicité, et la générosité dans les plats. Vous ajoutez à cela un
cadre à base de mobilier en bois sombre, de baies vitrées avec stickers
anciens, de murs de briques, de grosses banquettes, de sol en faïence et de
vieilles affiches sur les murs et vous obtenez le cliché du bistrot parisien
des années 50.
Dans l’assiette c’est pareil ! Du classique mais du très bon. On
commence avec un Carpaccio de bœuf avec champignons, roquette, câpres et
copeaux de parmesan. C’est fin, frais, goûtu et légèrement croquant. Vient
ensuite le Porcelet pomme nouvelle et abricot sec. On nous sert deux beaux
morceaux d’une viande délicate, à la peau légèrement caramélisée qui ravit nos
papilles et remplit allègrement notre estomac. Il n’y a plus de place pour le
Soufflé Grand Marnier. Il faut pourtant en trouver parce que ce classique de la
maison le mérite amplement. Gourmand et élégant, il fait honneur à la
pâtisserie française. Ce n’est pas moi qui le dit mais nos voisins de table,
une famille de touristes américains émerveillés par autant de générosité dans
un dessert à l’allure aussi basique.
Malheureusement la dernière note de notre repas est plutôt salée. Ce
menu, certes gargantuesque, coûte tout de même 41 euros ! En comptant une
bouteille de vin à 40 euros, la moins chère de la carte mais tout de même
excellente, on s’en sort à presque 50 euros par tête. Il est triste de
constater que seules les recettes et le cadre ont gardé leur simplicité, car en
dépit d’un service très sympathique, ce type d’établissement n’a plus rien à
voir avec l’esprit d’origine. Il n’est plus aujourd’hui qu’un souvenir d’une
époque révolue qu’il est désormais peu aisé de s’offrir.
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