Sur votre chemin le long de la Rue Jean-Pierre
Timbaud, une étape s’impose. La petite échoppe sanglante qui sent bon le citron
vert, avec ses lumières et ses couleurs criardes, c’est le Pili Pili ! Pour l’anecdote,
j’ai bu le meilleur Sex on The Beach de
ma vie dans un bar de Mimizan Plage, près de la Dune du Pilat, qui portait le
même nom. D’où mon intérêt premier, et mon niveau d’exigence purement sentimental.
A première vue, un petit débit de
boisson sympathique, sans plus. Mais quand on se glisse à l’intérieur, en
longeant le zinc, qui occupe les deux tiers du bar, c’est autre chose.
La programmation musicale du barman tout en cheveux est efficace, les
cocktails sont classiques mais piquants et surtout pas chers du tout. Et à cinq euros
en pinte jusqu’à 22h, ça comble son homme ! Le cadre, lui, nous transporte dans ce qui
pourrait être le patio de la maison de Danny Trejo (alias Machete) après une
chaude journée d’Halloween : roses artificielles au plafond, papier peint pica-pica, candélabres dégoulinants de
cire rouge sur le comptoir, photos de Playmates 80’s épinglées sur la porte des
toilettes et la cabine téléphonique londonienne ?! Oh yeah. Sûr que Quentin Tarantino et Robert Rodriguez
y passeraient volontiers leur after-work, appréciant le charme acidulé du bar
au nom d’épice.
©Youshould.eu
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J’y ai passé l’une des fin de soirées les plus animées que Paris m’ait
offertes, à parler d’art, d’amour et de cul dans l’art (inspirée par les
stickers de pinups) autour d’une potion d’ébriété accélérée à base de citron, dont
j’ai oublié le nom (mais c’était bon !). Paradoxalement, l’ambiance y est
calme au début, car le bar semble le QG des locaux, et des potes du barman (les uns
pouvant devenir les autres rapidement, car le bagout de notre hôte est assez
agréable). Le hard rock et le rock-a-billy donnent son pouls au Pili Pili et accélèrent
aussi le nôtre. Les bandes d’ami(e)s et les amant(e)s font hausser le ton et la
température, en cadence, sous le regard lascif des artistes figés pour toujours
dans le glamour crasseux des vieux posters. Un shoot de plaisir brut, les
chaussures collant au sol, et la tête tournant joyeusement.
Margot
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