vendredi 8 avril 2016

La Maison Souquet : Splendeurs et cocktails des courtisanes !

La prostitution fait partie intégrante de l'histoire de Paris. La courtisane a de tout temps été une source d'inspiration, à la fois crachoir et support de fantasmes. Ce que les hygiénistes parisiens de la fin du XIXe siècle appelaient fort poétiquement "l'égout séminal", soit le commerce des corps, permet de canaliser les pulsions qui ne peuvent s'exprimer au sein du couple ou ne peuvent s'exprimer tout court. Ainsi, on évitait pas mal de désagréments grâce à ce « service public ». La maison close devient donc une composante essentielle du quotidien : un lieu de vie. On y vient comme au café, après le boulot, mais aussi pour le loisir, voire l'évasion. Des établissements parisiens tels que la Maison Souquet ont vu le jour pour donner l'occasion aux hommes de s'adonner au plaisir, dans un cadre luxueux, afin d'élever ce service à une prestation de prestige.


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Non, nous n’allons pas vous parler d’une maison close que nous fréquentons… Figurez-vous qu’après avoir connu une traversée du désert à leur fermeture, ces établissements renaissent en arborant de nombreux visages. Les bars à cocktails tels que le Dirty Dick et le Lulu White en sont de bons exemples, mais certains ont pris le parti d'évoluer en de somptueux hôtels, qui flirtent avec les étoiles : la Maison Souquet est de ceux-là, elle en possède désormais cinq. Nous avons eu la chance de nous y rendre durant la Paris Cocktail Week, afin de découvrir les voluptueuses créations de son bar.

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Conçu comme un écrin, la Maison Souquet a gardé son identité « Belle Epoque ». Grand luxe et décadence, l'ambiance est rehaussée par le parfum d'une bougie spécialement conçu pour l'hôtel, où se mêlent jasmin, rose et feuille de tabac. Nous sommes escortés jusqu'à l'un des salons, aux murs tapissés de fleurs et aux alcôves tendues de velours rouge. Des portraits de dames disparues nous contemplent. Les bougies constituent presque à elles seules l'éclairage et on peut entendre chanter Billie Holiday, et Ella Fitzgerald, au-dessus du chuchotement des autres clients.

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Cette année, la Paris Cocktail Week s’ouvre aux bars d’hôtels de luxe, et c'est le Leïla qui est proposé ici. Vodka infusée aux framboises, liqueur Saint Germain, jus d'orange et de citron vert, framboises fraîches et bière au gingembre en constituent l'assemblage. Frais et sensuel, parfumé et gourmand, sa relative simplicité et son équilibre en font un beau cocktail, accessible selon moi à tous les palais. Le Mimi, un petit cocktail sans alcool proposé en complément de celui-ci, m'a ravi également, il est à base de Schweppes, citron vert, et sirop de rose : émoustillent en douceur.

Vendu 12 euros pour l’occasion seulement, le Leïla fait partie de la carte permanente du bar. Il côtoie d'autres créations, qui portent les prénoms de lorettes plus ou moins célèbres. Elles sont réparties en catégories, correspondant au degré de prestige des dames. Les Cocottes, les Courtisanes et enfin, les Demi Mondaines, s'échelonnant de 17 à 20 €. Un cocktail, qu'on peut (s')offrir comme un cadeau érotisant, dans un établissement au cadre exceptionnel, pour un moment d'histoire qu’on l’on n’oubliera pas de sitôt.

Margot

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