Oui, on peut aimer s’enfiler de bonnes bières
fraîches entre potes autour d’un burger, et savourer une pause luxueuse dans un
hôtel particulier en sirotant du bon Champagne. Il n’y de frontières que celles
que l’on s’impose, chers amis. Alors j’ai pris mon courage à deux mains, et
j’ai passé un coup de fil de ma voix la plus douce à l’accueil de cet hôtel
discret du 4ème arrondissement ; il se dit qu’on peut venir y
boire un cocktail parmi les riches voyageurs logeant dans les six étages de
l’établissement. « Est-ce possible ? – Absolument,
mademoiselle. » Chouette.
Moi qui cherchais un cadeau romantique et original pour les fêtes, je
fus totalement comblée par cet apéritif secrètement organisé dans la vive rue
du Bourg-Tibourg. Nous engouffrant dans un hall sombre et parfumé, mon cavalier
et moi furent introduits dans un salon par deux jeunes femmes soignées et
aimables. Chic sans être froid, bohème sans être foutraque, on s’y sent comme
deux jeunes artistes du temps de Sir Oscar Wilde venus chercher le repos de
l’âme et des sens, dans une ville qui bourdonne. Senteurs boisées des bougies et
playlist psychédélique sont les cerises sur le gâteau somptueux qu’est la
décoration de l’Hôtel : tentures, moulures, tapis, amples sofas et coussins
brodés dans les tons brun, bleu, vert et grenat.
Plongés dans l’eau stagnante des lampes tout en verre fumé et
pampilles, nous oublions toute notion de jour et de nuit, ce qui est, à mon
sens, un ingrédient érotique indéniable. Et quoi de plus sensuel que cette
framboise fraîche plongée dans le Tibourg
in Love, l’une des créations de l’hôtel (toutes sont à 15euros), véritable
philtre d’amour au Champagne et Chambord, qu’on croque comme, que sais-je… Les
lèvres de l’être aimé ?
En dire plus serait briser le mystère, et vous couper de la découverte
de petits trésors décoratifs et gustatifs, comme les petites gourmandises
délicatement posées sur la table basse avant même votre arrivée... Il faut
aller se perdre dans les couloirs et trouver les passages menant à d’autres
salons, menant eux même à d’autres passages, et ainsi de suite, pour revenir à
votre point de départ, comme si le temps s’était arrêté. A propos d’un lieu
comme l’Hôtel du Bourg-Tibourg, on peut véritablement parler
d’ « écrin » : on s’y sent lové comme un diamant attendant
d’être offert, caché dans la poche intérieure d’un manteau. Noël et ses doigts
froids m’ont naturellement poussée vers ce bar d’hôtel, mais février (et sa
fête des amoureux, soit dit en passant) est aussi une période où l’on se
réfugie au chaud, dans la volupté, seul ou à deux (ou trois ?).
Margot
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