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« Oh,
you’re so french ! ». On vous a sans doutes fait ce commentaire en
voyage, lorsque vous commandez votre plat au restaurant avec votre petit
accent, ou lorsque vos hôtes remarquent chez vous une habitude typiquement
française (avouez, vous râlez quand vous convertissez les euros en livres
sterling). L’élégance fait aussi partie de l’image des froggies diffusée à l’étranger notamment à travers l’art de vivre épicurien qui caractérise la ville de
Paris, cité où les sens sont en éveil. Mets délicats, vues à couper le souffle,
et, passé l’odeur de pot d’échappement des grandes métropoles, des parfums de
femmes. Oui, le parfum est l’essence invisible de la beauté. Mais pour être au
summum du raffinement, les parisiennes se rendront désormais au Labo, boutique
secrète des quartiers bohèmes, où l’on remonte aux sources de la grande parfumerie.
Les ateliers
de parfumeurs du Labo ont fleuri Rue du Bourbon le Château, à Saint Germain des
Près, ainsi que Rue Froissart dans le Marais. Telles des graines disséminées aux
quatre coins du globe, d’autres boutiques poussent à New York, San Francisco,
Los Angeles, Tokyo et Moscou. Le centre névralgique de ce réseau olfactif se
trouve en toute logique à Grasse, ville-fleur mythique, où sont cueillies et
ramassées la plupart des matières premières utilisées dans leurs créations. Le
« fragrance lab » se base sur le partenariat avec des artisans
proches des points de vente : une menuiserie familiale dans le Missouri qui
conçoit les présentoirs à parfum des boutiques, deux jeunes graphistes de San
Francisco qui dessinent les étiquettes, un graveur de métal à Paris… Et les
parfumeurs bien-sûr, qui voguent entre NYC et la « ville Lumière ».
Le Labo accueille les badauds attirés par les odeurs florales dans un décor à
la fois industriel et chaleureux, qui ne laisse place qu’à l’essentiel :
les parfums.
« Nous pensons qu'il y a beaucoup trop de flacons dans les parfumeries... Et trop peu de vraies essences »
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L’équipe du
Labo, très jeune et dynamique, met un point d’honneur à revenir aux matières
naturelles, et déploie une gamme de quinze fragrances (avec une déclinaison des
plus légères aux plus fortes) centrées sur un élément principal : Rose,
Santal, Bergamote, Ylang Ylang... Autour de ces « odeurs pôles »
gravitent plusieurs dizaines de senteurs secrètes. Vous trouverez par exemple
le Vetiver 46, à base de… 46 ingrédients complémentaires qui soutiennent
l’ingrédient principal. Ils le subliment véritablement : ça se respire, ça
ne s’explique pas, et on est souvent surpris. Le patchouli, senteur classique,
se révèle extrêmement violente et animale à la première respiration : on
croirait à un incendie, ou à l’explosion d’un feu d’artifice ! Quant à l’Ambrette,
la senteur la plus douce de la gamme, elle est si intime qu’elle ressemble à
l’odeur de la peau, et la souligne à peine d’une note fruitée. Tous les parfums
ont la particularité d’être unisexe : oui Messieurs, vous pourrez vous
parfumer à la Rose !
Le travail de nez, extrêmement poussé, et la créativité dont font preuves les
parfumeurs nous emmènent dans une dimension plus luxueuse et plus intime de la
parfumerie.
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Chaque flacon
raconte une histoire, et tout particulièrement les parfums de la collection
« City Exclusives », chacun dédiés à l’une des villes de sa
constellation. Le Musc 25 de Los Angeles évoque directement à Guillaume l’odeur
du bord de mer californien (tandis que moi, je sens plutôt l’odeur du talc pour
bébé, l’imaginaire olfactif est infini !). Le Benjoin 19, fragrance
moscovite, a été créée en hommage au roman de Tolstoï, Anna Karénine, et à l’odeur de l’amant de l’héroïne, le comte
Vronski, qu’elle sent à leur première rencontre dans une gare. Ces senteurs
étrangères ne seront disponibles dans les boutiques parisiennes que durant le
mois de septembre, où vous pourrez les tester et peut être vous les offrir.
Attention tout de même, malgré l’immense tentation de vouloir porter un parfum
aussi raffiné qu’original, il faut y mettre le prix : 185euros les 100ml,
cela peut piquer.
Le Labo recèle
bien d’autres trésors : des huiles de parfums à se glisser dans les
cheveux (et qu’on ne sentira sur vous qu’en vous serrant dans ses bras, cela
ouvre de jolies perspectives !), des laits corporels, des baumes, des
bougies, des savons… Et surtout, pour les curieux qui viennent seulement
toucher avec les yeux - et le nez -, un mur de petits flacons étiquetés de
blanc : les huiles essentielles. Vous en verrez à St Germain, mais rue
Froissart, vous pourrez les sentir ! Et oui : pour les amateurs de
senteurs qui s’y connaissent peu en mariages olfactifs, c’est l’occasion
d’apprendre une petite partie du savoir du parfumeur. Vous ne pourrez pas les
acheter, mais discuter avec les vendeurs et découvrir la musique secrète des
parfums est une opportunité assez rare pour être appréciée. Pour les vrais
mordus, les ateliers « Cafés, parfums et cigarettes » d’1h30 sont organisés chaque mois (de 18h30 à 21h,
pour un prix de 50€). « Fleurs blanches : de la virginité à la
perversion », ou « Les Bois : icônes éternelles et nouvelles
structures » sont les titres poétiques de ces séminaires passionnants,
organisés par des passionnés.
Qu’ajouter de
plus ? Sur le site internet de la parfumerie vous pourrez remplir le
questionnaire de Marcel Proust spécialement adapté au Labo, où, au fil des
questions, l’équipe vous conseillera la fragrance qui vous collera le plus à la
peau Mais le mieux reste d’y aller, en chair et en
« nez » !
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