Vous ne
connaissez peut être pas encore la Cartoucherie de Vincennes, vaste espace culturel
au cœur du Bois. Nous allons remédier à cela. Si vous aimez le spectacle
vivant, sous toutes ses formes, ou si vous êtes simplement curieux, la Cartoucherie est un
véritable vivier pour les arts de la scène franciliens et étrangers. Ces
hangars en friche, lieux de fabrication des armes et poudres de l’armée,
reviennent à la vie dans les années 70 après de très longues années d’abandon.
La jeune Ariane Mnouchkine, metteur en scène fantasque et ses comédiens suivant
les pas de la troupe de Molière, s’installent clandestinement dans l’un des
hangars, qui deviendra le Théâtre du Soleil : la légende est en marche.
L’empreinte
martiale de la
Cartoucherie s’efface au profit d’une nouvelle identité,
plurielle : les autres hangars du site sont investis par différents
artistes, et deviennent progressivement le Théâtre de la Tempête , le Théâtre de
l’Aquarium, le Théâtre de l’Epée de Bois, et le Théâtre du Chaudron. Drôles de
noms ! Et drôles de théâtres ! En effet, malgré l’homogénéité de leur
architecture externe, pas un ne se ressemble à l’intérieur. Et c’est là où,
selon moi, réside la magie du site. Hacienda de bois, grandes verrières donnant
sur la verdure, design industriel… Promenez vous parmi les caravanes des
« cartouchiens » et naviguez entre les différents univers du site. Au
Théâtre du Soleil, le voyage est expérimenté de manière plus poussée
encore : la décoration du hall change à chaque spectacle, et plonge le
spectateur immédiatement dans le mood
de la pièce jouée. Le hangar est si vaste qu’il permet toutes les fantaisies en
termes de décor. Au-delà du visuel, les sens sont en éveil. Vous pouvez
déguster les plats et desserts en lien avec la pièce, et préparés par les
petites mains du théâtre, ainsi que des breuvages mystérieux. Sans se ruiner,
mais en contribuant à la bonne marche du théâtre, qui repose sur un système de
partage et d’entraide.
Petit village consacré aux spectacles vivants enfoui en plein Bois de Vincennes, la Cartoucherie nous transporte dans l'authentique esprit de troupe.
On ne retrouve
pas ce souffle vivant qui anime les petits théâtres de la Cartoucherie dans les
rues de Paris. Du moins, je n’ai pas encore senti ce frisson dans la Capitale. Le Théâtre
du Soleil est tissé par le fil d’Ariane Mnouchkine, dame de cœur à la chevelure
folle qui accompagne le spectateur avec tendresse, veillant à son bien être du
début à la fin du spectacle. Mais sur l’ensemble du site règne une ambiance
unique, celle d’une école buissonnière où l’on étudie pour le plaisir. Les
répertoires des différents théâtres sont riches, de Shakespeare à Kwahulé, en
passant par Garcia Lorca, Joyce, et notre bien aimé Jean Baptiste Poquelin : la
démarche est saine, elle vise à combler toutes sortes de publics, plus ou moins
aguerris aux arts scéniques. La
Cartoucherie accueille aussi des espaces de création et de
réflexion tels que l’Atelier de Paris de Carolyn Carlson, l’Atelier de
Recherche des Traditions de l'Acteur, et l’Atelier de Recherche et de
Réalisation Théâtrale. La création étudiante trouve sa place naturellement lors
de festivals répartis sur l’ensemble de l’année, permettant aux écoles et aux
amateurs de créer en liberté. Si vous marchez à travers les étendues d’herbe
sauvage, vous passerez près d’un manège où de jeunes enfants apprennent
l’équitation, et d’un jardin d’enfants décoré de bric et de broc.
Que dire de
plus, sans vous en dire trop ? C’est difficile, car un bavardage
adolescent, plein d’enthousiasme, vous vient aux lèvres, quand vous avez goûté
à la Cartoucherie. J ’ajouterai
simplement qu’une adaptation majestueuse de Macbeth
de Shakespeare se joue au Théâtre du Soleil jusqu’en fin d’année, et qu’elle
mérite une place de choix dans votre agenda ô combien rempli.
Margot
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