Si
Paris, en ce mois de janvier en demi-teinte, vous étouffe quelque peu, rien de
tel que de se mettre au vert. Une ballade à vélo ou une marche aux Buttes
Chaumont est un très bon remède à la « sinistrose » citadine. Vous
pouvez aussi vous rendre dans cet élégant parc qu'est le Jardin des Plantes, au
sud de Paris, où il fait toujours bon traîner, quelque soit la saison. La
preuve : les grandes Serres ouvrent leur porte, dans le cadre
d'expositions permanentes et temporaires, pour des ballades à l'abri du froid. Se tient en ce moment une
exposition très originale dans la Serre n°1 : « Noces végétales ».
Organisées par le Muséum d'Histoire Naturelle en partenariat avec les Ateliers
d'Art de France, l'expo est le fruit de l'imagination d'un créateur, Tzugi Gueta, brillant ingénieur textile qui
explore d'autres voies dans l'innovation du tissu. Il est notamment l'inventeur
de la « dentelle siliconée », qui allie la grâce du travail du fil
avec la plasticité de la sculpture. Son travail, à la frontière de l'organique
et de l'artificiel, s'insère de manière naturelle dans la Grande Serre, où les
plantes de la Canopée sont reines. Dans une atmosphère moite et parfumée, où
les bruissements des feuilles et des voix humaines se côtoient, vous
découvrirez de nombreuses races de figuiers, ficus, palmiers et autres lianes
protégées. Une voûte végétale vous surplombe, et parmi les plantes se cachent
les œuvres de Gueta. C'est une installation plus ou moins discrète de
sculptures graciles, au cœur des bassins et des bosquets. De drôles de
créatures flottantes, entre l'arbre et l'animal
ponctuent votre visite de la serre. On dirait que des fées ont laissé
traîner leurs effets personnels parmi les feuilles. Une exposition courte, mais
très méditative, et mêlant découverte de la flore tropicale et le plaisir
visuel.
Le billet d'entrée vous donnera
accès aux autres serres du Jardin des Plantes. Trois serres se succèdent,
dédiées respectivement aux plantes de la Nouvelle Calédonie, aux plantes des
déserts et aux plantes qui ont survécu à travers les millénaires. De drôles de
petites boîtes de couleur (que j'associe dans mon imaginaire aux « boîtes
à meuh » qu'on secouait étant petits !) diffusent des sons : les
petites histoires des plantes que vous regardez, ou bien des extraits
d'émissions radiophoniques et d'interviews de scientifiques à leur sujet. Très
instructives, si vous tendez l'oreille. Vous trouverez aussi des choses à
sentir, à manipuler, à regarder de plus près : des essences parfumées,
différents morceaux de bois, de petites graines... C'est à la fois ludique pour
les plus jeunes, et toujours intéressant pour les plus grands, à qui on
interdit toujours de toucher dans les musées traditionnels.
L'exposition est aussi de courte
durée. Vous avez jusqu'au 2 février pour vous y rendre. Elle procure une
sensation d'apaisement, de lenteur, où les sens sont sollicités, et non pas
l'intellect. Les petits et grands explorateurs, s'ils manquent encore de
verdure, pourront à loisir se promener dans le Jardin Botanique, juste à côté,
ainsi que dans la Ménagerie, afin de sentir à quel point la Nature est vivante.
Le parc est un lieu de rendez-vous prisé, où l'on respire un peu mieux.
Margot
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