Connaissez-vous l'univers des Mille et Unes Nuits, et la Princesse Shéhérazade ? Beaucoup en ont entendu parler, mais peu ont conscience des origines ancestrales de cette œuvre fondatrice et les inspirations innombrables qu'elle a engendrées. A travers une scénographie enchanteresse, et jusqu'à la fin du mois d'avril, l'Institut du Monde Arabe nous éclaire de sa lampe magique sur sa naissance, et nous ouvre sur un monde sans fin, source de rêve aujourd'hui encore.
Une approche de l'histoire des Mille et Une Nuits, œuvre protéiforme et millénaire venant de la
tradition orale des peuples hindous et perses, est nécessaire. Les ressources
de l'expo sont immenses : nous avons accès à des ouvrages très anciens, du
monde entier, dans d'innombrables versions, des premières venant d'Inde aux
versions d’Antoine Galland arrivées en Europe au XVIIIe siècle. En n'oubliant
pas les livres pour enfant. Nous avons même droit aux fausses versions !
Après tout, où est le faux, où est le vrai, puisque chacun raconte ses propres Mille
et Une Nuits ?
Marionnettes, costumes, affiches... Le conte est représenté sous de nombreuses formes.
La
suite du voyage est une succession de salles, d'univers. En suivant le fil
rouge de la voix de Shéhérazade, nous sommes guidés à travers ce cosmos
littéraire qui inspira et continue d'inspirer tant de lecteurs et d'artistes. A
travers une scénographie d'une grande cohérence, nous visitons les palais et
leurs jardins, la maison d'un marchand, la grotte d'un djinn malicieux, nous
parcourons les mers dont la distance est distordue par l'imagination des
conteurs, nous approchons des scènes de batailles... Le conte nous happe
véritablement, grâce à une foule d'objets anciens qui semblent sortis du livre
par magie. Tiens, la princesse Budur a oublié sa babouche dans ce coin !
L'ancrage
des Mille et Une Nuits dans notre culture est considérable. Des ballets
russes aux dessins animés, nous avons tous en nous quelque chose d'Aladin,
Sinbad, Umar an-Nu'mân et
tous les autres. Une toile de Magritte quelques mètres plus loin nous
rappelle que Shéhérazade murmure toujours à l'oreille des créateurs. Hymne à la sensualité qui fait la part belle
à l'érotisme et à la beauté, l’œuvre est avant tout un hymne à l'art car comme
dirait Michel Butor, « tout écrivain est Shéhérazade », poursuivant
le récit de crainte que tout s'arrête : la magie de la littérature, et par
conséquent notre propre vie.
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